Année d'édition : 2013Je remercie les éditions Asgard et le forum Mort-Sure pour m'avoir permis de découvrir ce roman à travers un partenariat.
Edition : Asgard
Nombre de pages : 419
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Quand une femme change le cours de l’histoire...
VIe siècle avant J.C., Cyrus le Grand trace les contours d’un empire colossal qui s’étend de la Grèce à l’Inde. Tomyris, la reine des Massagètes, est bien décidée à tenir tête au tyran et s’apprête à combattre la plus puissante armée du monde, celle que l’on surnomme « les Immortels ». Alors que le fracas des armes et les cris des agonisants se font entendre, la magie de l’Ouroboros est sur le point de s’éveiller et, sous les monts du Zagros, un secret enfoui depuis des millénaires pourrait bien régler le sort de la bataille…
Magie, combats titanesques, personnages légendaires et monstres mythiques s’invitent pour une aventure croisant Histoire et héroïc-fantasy !
Commençons par un petite avertissement : contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre (qui, je trouve, fait très série pour adolescents), ce roman est vraiment pour adultes. Les scènes de bataille y sont violentes, les mœurs de certains peuples particulièrement sanguinaires et sadiques. On ne tombe pas non plus dans l'horreur, mais les auteurs n'ont pas édulcoré la violence de l'époque.
Parlons justement du contexte historique. A mes yeux, il s'agit du plus gros point fort du roman. L'époque choisie, et surtout le lieu (les royaumes frontaliers avec l'empire perse) sont très peu traités en romans historiques. Ils sont encore moins abordés en fantasy historique. J'ai toujours été intriguée par Babylone, la Perse antique et tout ce qui tourne autour, sans pour autant trouver de romans qui me permettrait de plonger dans leur ambiance. C'est pourquoi j'avais hâte de découvrir Tomyris et le Labyrinthe de Cristal. Je n'ai pas été déçue ! Les décors sont au rendez-vous, ainsi que les batailles ou encore la diversité des peuples. Ce qui est très intéressant en choisissant de placer l'intrigue à la fin du règne de Cyrus le Grand, c'est que l'empire perse vient d'unifier de nombreux petits royaumes, des rives de la Méditerranée aux frontières de l'Asie. Les protagonistes de l'histoire sont représentatifs de la diversité de l'empire et des échanges qui existaient à l'époque entre tous ces peuples.
Côté aventure, il y a de quoi faire ! Le groupe de héros (qui évolue au grès des rencontres, mais aussi des décès) n'a guère le temps de se poser entre deux combats. D'abord en fuite devant l'armée de Cyrus, puis en guerre contre elle au côté de Tomyris, la reine des Massagètes, ils partiront ensuite au coeur de montagnes peuplées de tribus sanguinaires à la recherche du Labyrinthe de Cristal (Tomyris est un personnage secondaire, elle ne fait pas partie du groupe de héros). Les monstres enfermés dans celui-ci ne les laisseront pas se reposer avant la toute fin du roman. Les différentes aventures ne recèlent guère de surprises, mais elles n'épargnent pas les héros. Même les plus aguerris et les plus valeureux ne sont pas pour autant prémunis contre la mort.
Les personnages eux-mêmes sont un peu plus décevants. Assez stéréotypés, ils se ressemblent beaucoup entre eux. D'un côté les fiers guerriers sans peurs, de l'autre les fières amazones (comprendre reines guerrières) sans peurs non plus et hardies au combat, et enfin les non combattants. Ce sont sans doute ceux qui montrent le plus de diversité, bien que les psychologies ne soient jamais très creusées. Cependant, je n'ai pas trouvé de personnages exaspérants, ce qui est toujours le risque avec des stéréotypes, ce qui m'amène à dire que les auteurs se sont tout de même assez bien débrouillés avec eux.
Pour ce qui est du scénario, la première partie est bien plus intéressante que la seconde. Le début est plutôt historique, avec la guerre entre Cyrus et Tomyris. Pas de grosses surprises, mais le contexte porte très bien l'histoire. On vibre avec les Massagètes face à l'immense armée de Cyrus. On espère que les héros, dont les royaumes ont été annexés par Cyrus, obtiendront leur vengeance.
Cependant, la deuxième moitié du roman se déroule après la défaite de Cyrus, et on bascule alors dans complètement autre chose. Les héros partent en quête des pouvoirs de l'ouroboros, ça devient beaucoup plus fantasy. Sauf que les péripéties s'enchainent trop à la manière d'une partie de jeu de rôle, c'est à dire que les héros ont un lieu à atteindre et que va se dresser sur leur route une succession d'obstacles/épreuves sans grand rapport les uns avec les autres, et avec encore moins de rapport avec le but final. Même pour le dernier monstre à affronter, je n'ai pas compris le lien avec le labyrinthe de cristal.
Le plus gros reproche que je ferai à ce roman, c'est au niveau de la forme. Les dialogues ne sonnent pas du tout réalistes (heureusement les descriptions rattrapent largement). Il y a quelques termes anachroniques. Mais surtout, il y a un gros problème de conjugaison. Les auteurs (et leur éditeur) semblent totalement ignorer l'utilisation du conditionnel présent en tant que futur du passé. Alors que tout le récit est au passé simple/imparfait, du futur simple apparaissait tout à coup au milieu du texte à chaque fois qu'il était question d'une action ou d'un évènement à venir. J'ai trouvé ça assez désagréable car cela choquait mon instinct grammatical. Je ne pouvais pas m'empêcher de re-conjuguer toutes ces phrases afin de les mettre à un conditionnel présent (futur du passé) beaucoup plus naturel (et juste).
En conclusion, et malgré ses défauts, ce roman vaut le détour pour le contexte historique qu'il met en scène. Je ne suis pas une spécialiste de l'époque et de la région, donc j'ignore s'il est bien documenté. Mais il m'a dépaysée, il m'a plongée au coeur de ces contrées plutôt austères et pourtant très vivantes. J'y ai trouvé une ambiance particulière, qui collait plutôt bien à mon idée d'origine de l'époque et de la région. En bref, le voyage dans le "berceau des civilisations" fut à la hauteur de mes espérances et de ma curiosité.
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