jeudi 23 juin 2011

Bonne nouvelle du soir, bonsoir !

Voici une bonne nouvelle que j'espérais depuis un mois, et qui vient d'arriver pile poil le jour prévu : Je fais désormais partie des bêta-lecteurs officiels de CoCyclics !
Après une morne journée, le message qui me l'a annoncé a illuminé ma soirée ! :D

Bon, c'est pas tout, mais c'est maintenant que le gros travail sérieux va commencer. (c'était déjà sérieux auparavant, la nouveauté, c'est le "gros" ^^) Il ne s'agira plus de bêta-lire des nouvelles ou des extraits de romans, mais des romans complets. La quantité de travail que ça représente me fait un peu peur (aurais-je assez de temps pour rendre mes bêtas dans des délais raisonnables ? Saurais-je vraiment aider l'auteur qui compte sur moi à améliorer son texte ?), et en même temps je suis assez excitée de pouvoir enfin travailler sur des romans entiers !

mercredi 15 juin 2011

Les mécanismes du récit (1) : de la nécessité absolue des conflits

Comme annoncé dans mon message précédent, je débute ici une série de billets sur les enseignements et réflexions que je retire de ma lecture de La Dramaturgie : les mécanismes du récit, d'Yves Lavandier.

Je m'en viens donc vous parler d'un aspect essentiel des mécanismes qui régissent un récit : les conflits.
Je connaissais vaguement la théorie qui disait qu'il n'y avait pas d'histoire intéressante sans conflits, et le contre-argument récurrent qui apparaissait toujours "Mais pourquoi ne peut-on pas écrire une histoire qui parlerait de gens heureux ?". Eh bien, la réponse c'est qu'on peut tout à fait écrire une histoire intéressante qui parle de gens heureux, et pourtant elle contiendra toujours des conflits (si vous voulez qu'elle soit intéressante). Toute la nuance est dans la définition qu'on donne à "conflit". Il ne s'agit pas ici de la définition du langage courant qui s'apparente à "guerre, opposition, désaccord". La définition du conflit dans le cadre des mécanismes du récit englobe celle courante, mais elle est beaucoup plus large. Je la rapprocherais plutôt de "difficulté", bien que ça soit encore trop restrictif.

Un conflit, dans un récit, peut-être le fait de devoir sauver sa vie, de devoir faire le premier pas vers quelqu'un ou simplement d'avoir faim et de devoir prendre la peine d'aller jusqu'à la boulangerie pour s'acheter un croissant. Le conflit est tout simplement le fait de se retrouver dans une situation qui est inconfortable, que ça soit d'un point de vue physique, psychologique ou émotionnel. Avoir faim est un conflit mineur, tant qu'on a les moyens d'y remédier rapidement. Mais si sur la route jusqu'à la boulangerie, de nombreux obstacles se dressent (la voisine qui sonne au moment où le personnage va sortir pour lui demander quelque chose, le facteur qui le retient en bas de l'immeuble pour échanger les dernières nouvelles, une roue du vélo crevée à changer, un brusque orage sur le chemin,...), alors le conflit bénin d'avoir faim et de souhaiter un croissant se transforme en véritable frustration. Et l'histoire d'un gars heureux, qui peut très bien le rester d'ailleurs puisqu'un simple croissant ne remet pas en cause tout un bonheur, devient intéressante à raconter.

Mais pourquoi le lecteur va-t-il s'intéresser à une telle histoire, aussi banale ? Tout est dans le conflit, et dans l'identification qui se produit à travers lui. Au fur et à mesure que les obstacles vont se dresser devant notre personnage affamé, le lecteur va adhérer à sa frustration. Et alors que celle-ci grandira, le lecteur aura de plus en plus envie que notre personnage parvienne enfin jusqu'à la boulangerie, pour y assouvir sa faim. Le conflit est ce qui rend inconsciemment l'histoire intéressante, car on veut savoir comment il va être résolu. C'est aussi ce qui rend l'histoire "universelle", quel que soit l'enrobage qu'il y a autour, car il fait appel à des sentiments négatifs que tout le monde connait. La peur, la frustration, le malaise, etc. sont appréhendables par le lecteur même s'il n'a jamais vécu une situation identique à celle du personnage. Et l'instinct général est de vouloir échapper à ces émotions, donc le lecteur développe une empathie avec le personnage.

Cela m'amène au point le plus important à mes yeux concernant les conflits (car il s'agit du point sur lequel mes textes avaient une grosse faiblesse). C'est parce qu'un personnage rencontre des conflits que le lecteur va le trouver "vivant" et va s'attacher à lui. Si tout est trop simple pour le personnage, même face à une situation catastrophique, alors le lecteur n'adhère pas. Un guerrier fabuleux qui va risquer sa vie au coeur d'innombrables batailles, qui remporte de nombreuses victoires mais qui se fait blesser, ne déclenchera aucune sympathie ou même admiration de la part du lecteur si tout cela ne provoque en lui aucun sentiment négatif sus-cité. A l'inverse, si un méchant rencontre des difficultés à mettre ses plans en action, et que le lecteur constate la frustration que cela engendre chez lui, alors même s'il n'adhère pas aux principes/motivations du méchant, il ne pourra s'empêcher de désirer inconsciemment qu'il échappe à cette frustration, donc qu'il arrive à réaliser ses plans. Cependant, le conflit n'a pas forcément besoin d'être en lien direct avec l'action principale du récit. Si le but est simplement de créer une empathie entre le lecteur et le personnage, il suffit que le lecteur se rende compte que le personnage fait face à des conflits, peu importe lesquels.

En conclusion, un décor, une action, des personnages au caractère élaboré ne suffisent pas à faire un bon texte. Il faut emmener vos lecteurs émotionnellement dans l'histoire, ce qui se fait à travers les personnages. Et pour qu'il ait l'impression que vos personnages ont "de la profondeur", il faut tout simplement qu'ils se retrouvent face à des conflits. Peu importe qu'ils soient caricaturaux par ailleurs, si les conflits auxquels ils font face sont plausibles, ainsi que leurs réactions, alors ça marchera.
Et si on vous fait remarquer un jour que vos personnages secondaires font office de simples figurants et que vous avez envie de répondre "mais ils sont secondaires, je ne peux pas les détailler autant que les principaux", alors rappelez-vous qu'il suffira que vous confrontiez ces personnages à de petits conflits pour que l'impression d'avoir à faire à des figurants disparaisse. ;)

vendredi 10 juin 2011

Petit point sur mes activités littéraires (2)

Après l'écriture, je m'en viens faire un petit point du côté de la lecture.

- Il y a d'abord eu, le dernier weekend de mai, le festival des Imaginales à Epinal. C'est le premier salon littéraire auquel j'allais, et je ne regrette pas les 10h de trajet en train pour l'aller, ni le train de nuit pour le retour, que nécessite le trajet Toulouse-Epinal. Ce fut l'occasion de nombreuses rencontres, notamment avec les grenouilles de CoCyclics ! J'en ramène aussi de nombreuses dédicaces et une PàL (Pile à Lire) pour au moins six mois (voir point suivant). Les Imaginales sont vraiment une occasion merveilleuse pour découvrir plein de livres et d'auteurs. Mais aussi pour mieux connaître le milieu de la SFFF, grâce aux conférences et cafés littéraires organisés tout au long des quatre journées du festival. Bon, j'avoue ne pas avoir trouvé toutes les conférences auxquelles j'ai assisté d'un même niveau d'intérêt, mais ça permet tout de même de découvrir des choses quand on est une jeune écrivain débutante. :)

- Je m'en reviens donc d'Epinal avec une PàL non négligeable. A vrai dire, il y a de ça moins d'une dizaine d'années, elle aurait été terminée en moins d'un mois. Mais aujourd'hui, je ne trouve plus de temps à consacrer à la lecture. C'est pour moi une véritable torture. Le soucis que je rencontre, c'est que je ne sais pas m'arrêter lorsque je commence un livre qui me plait. Si je suis en vacances, avec la possibilité de faire des nuits blanches comme je veux, ça n'est pas un problème. Mais à défaut d'avoir cette opportunité, je m'interdis de commencer un livre plutôt que de me laisser embarquer alors que j'ai un boulot auquel je dois aller le lendemain matin. Et donc ma PàL ne descend pas vite... :'( Mais c'est pourquoi à Epinal je me suis laissée séduire par les novellas et les anthologies proposées par les éditions Griffe d'Encre. Ces formats de texte beaucoup plus courts sont mieux adaptés à mon manque de temps. Cependant, je me suis aussi laissée tenter par de gros pavés tels que Loar de Loïc Henry, ou encore Au Sortir de l'Ombre de Syven et Les Pousse-Pierres d'Arnaud Duval (aux éditions du Riez).

- Dernière lecture en cours, bien plus technique, il s'agit de La Dramaturgie, Les mécanismes du récit de Yves Lavandier (aux éditions Le Clown et l'Enfant). Il s'agit d'un ouvrage normalement destiné à ceux qui font de la dramaturgie (Lapalice...), c'est à dire les scénaristes de cinéma ou de théâtre essentiellement. Il décortique le fonctionnement d'un récit, ce qui permet d'accrocher et d'intéresser le lecteur. Mais justement cette approche très généraliste des mécanismes du récit le rend aussi intéressant pour un écrivain, si on oublie les quelques passages concernant spécifiquement la dramaturgie. Je l'ai à peine commencé (c'est tout de même un gros pavé, mais qui se lit plutôt facilement) et il m'a déjà permit de découvrir une faiblesse essentielle qui se glissait dans beaucoup de mes textes ! Un très bon point pour ce livre, c'est l'abondance des exemples. L'auteur ne se contente pas d'asséner un principe théorique, mais nous montre concrètement ce qu'il peut apporter à l'histoire, et ce que ça donne quand il n'est pas utilisé. Je compte faire une série de billets sur ce que j'aurais (re)découvert pour améliorer mes textes grâce à ce livre.

mercredi 8 juin 2011

Petit point sur mes activités littéraires

Vous aurez peut-être remarqué une nouvelle rubrique sur le côté droit de la page, intitulée "Mes projets d'écriture". Je m'en viens donc détailler un peu plus ce qu'elle contient, ainsi que vous parler de deux ou trois petites autres choses en rapport avec la littérature.

J'ai envie de faire beaucoup de choses en ce moment, mais le temps m'échappe sans que je puisse le retenir. J'espère cependant retrouver quelques moments de libre d'ici bientôt pour faire avancer mes projets.

Commençons donc par les projets d'écriture :
- De l'Oméga à l'Alpha : il s'agit du projet de roman sur lequel je travail actuellement et dont j'ai déjà parlé dans ces messages. Le synopsis de travail, qui est en fait un synopsis détaillé scène par scène, est enfin terminé ! :D Je suis actuellement en train de le relire pour le peaufiner un peu avant de le soumettre à des bêta-lecteurs pour avoir des avis sur le fond de mon roman, le rythme, les personnages, etc. Mais la lecture d'un livre sur les mécanismes du récit (dont je vous parlerai très bientôt) m'a fait prendre conscience de nouvelles choses que je peux améliorer dans mon histoire. Donc je pense qu'il va falloir que je regarde mon synopsis dans le détail pour vérifier tout ça. Cependant, mon travail sur De l'Oméga à l'Alpha est pour l'instant en pause (ou presque) car j'ai décidé de me concentrer pour quelques temps sur des nouvelles que je souhaite écrire pour un AT.
- Sous le dôme : cette nouvelle destinée à l'AT des éditions Hydromel est toujours en cours de réécriture. Cependant, je sais où je veux aller, et ce n'est que le manque de temps qui m'a empêché de terminer cette nouvelle version. Heureusement, la deadline de l'AT a été déplacée au 15 juillet, ce qui me permet de ne pas (encore) stresser sur le travail qu'il me reste à accomplir ! ^^
- Voleur d'Histoire : Première des trois nouvelles que je compte écrire pour un AT de Space Opéra. C'est un AT un peu particulier, dont l'un des anthologistes est Jean-Claude Dunyach et qui sera éditer chez Griffe d'Encre. Ces deux éléments me donnent une furieuse envie d'écrire de supers textes à leur envoyer. Et comme je baigne dans le Space Opéra depuis que j'ai découvert Starwars à 10 ans, les idées fusent de tous les côtés ! Voleur d'Histoire est cependant encore en phase de réflexion car je la trouve un peu pauvre au niveau du synopsis pour l'instant. Mais j'ai tout de même commencé à écrire le début, dont je vous mets les premières phrases ici :
Une note s'élève, pure. Elle accroche l'âme, enserre le coeur. Elle perdure et captive l'esprit. Les souffles se font courts de peur de la briser. Puis le soliste la remplit doucement d'harmoniques. Les respirations sont libérées. Elles retrouvent peu à peu un rythme lent et profond.
- La Reine Arthura : voilà longtemps (à vrai dire depuis que j'ai lu le Cycle de Pendragon de S. Lawhead) que j'ai envie d'écrire une séquelle aux légendes arthuriennes, avec le retour d'Arthur dans notre monde contemporain ou dans un monde futuriste. Alors je me suis dit que cet AT sur le Space Opéra pouvait en être une bonne occasion. L'idée tourne dans ma tête depuis plus de 15 jours, mais je n'arrivais pas à trouver un bon angle d'attaque pour écrire quelque chose d'intéressant autour des éléments éparses que j'avais. Voilà qui a été fait hier soir ! Je vous livre donc ici aussi les premières phrases que j'ai écrites :
Arthura regardait pensivement la plaine alors que Rhiannon se levait, immense et majestueuse. Les cheveux de la jeune femme se mouvaient au même rythme que les herbes, animés par une douce brise. Mais au fond d'elle s'était une véritable tempête de questions qui soufflait.

Bon, finalement, je n'ai pas le temps de parler du reste ce soir. Je reviens dès que possible pour la suite. ;)