J'avais déjà "La Dramaturgie" de Y. Lavandier. Intéressant aussi, mais plus théorique, il ne m'avait pas vraiment aidée pour l'instant, sauf à mieux comprendre certains problèmes que j'avais rencontrés dans des romans que je bêta-lisais. Je pense donc que c'est plus un ouvrage à utiliser en phase de relecture, pour affiner les choses et comprendre d'où viennent les problèmes. Le Truby quant à lui peut bien sûr être très utile en phase de correction, mais il est clairement dédié en premier lieu à la phase de création.
Il propose des exemples, tout comme le Lavandier, qui aident beaucoup je trouve à comprendre les notions que l'auteur essaye de nous faire appréhender (j'ai d'ailleurs regrette à un ou deux moments justement l'absence d'exemple, car j'avais tout de suite plus de mal à déterminer ce que voulait me dire l'auteur). Mais avant tout, il propose une démarche concrète pour construire de manière solide son histoire. Je n'en suis qu'au début, mais pour l'instant cette démarche me convient bien. (Il parait que par la suite, il faut faire un peu plus le tri dans ce qu'il propose, mais que Truby dit lui-même qu'on ne peut/doit pas appliquer tout ce qu'il propose)
Dans ce billet, je veux aborder le premier exercice que propose Truby. En réalisant cet exercice, j'ai enfin compris pourquoi j'avais l'impression de ne plus inventer de romans qui m'inspiraient vraiment.
Il s'agit tout simplement de dresser une liste de tous les éléments qu'on aime trouver dans un roman/film, ou qu'on aime mettre dans ses propres histoires. Truby suggérait de faire d'abord une liste des scènes ou des personnages qui nous ont plus, puis d'en tirer l'élément dramaturgique général qui nous plaisait chez eux. Sans doute à cause de mon caractère de scientifique, j'ai directement sauté à la synthèse. ^_^
Cette liste m'a été très utile pour me rendre compte que je n'inventais plus d'histoire où je mettais ce qui me plait vraiment dans une histoire. C'est pour ça que je n'arrivais pas à laisser libre cours à mon imagination et à m'attacher à mes histoires. Je n'arrivais plus à inventer de péripéties intéressantes, de scènes avec un fort potentiel émotionnel, de personnages au BG approfondi tout simplement car je bridais mes envies, je ne savais plus reconnaitre ce qui me faisait vibrer dans une histoire.
Maintenant qu'elle est établie, cette liste m'est aussi très utile pour construire de nouvelles histoires. Je vais piocher dedans des éléments qui me parlent sur le moment, par rapport à l'embryon d'idée que j'ai pour la nouvelle histoire. Et puis je cherche comment ces éléments pourraient se concrétiser dans mon histoire. Vu que ce ne sont que des éléments que j'aime, ma Muse est absolument ravie de travailler là-dessus, et fonctionne tout de suite bien mieux !
Pour vous donner un petit exemple, voici les 20 premiers éléments de ma liste, que j'ai notés dans le désordre, comme ils me venaient :
1- des petites leçons qui aide à se construire
2- de l’humour au second degré
3- des personnages qui savent ce qu’ils veulent
4- des galeries colorées de personnages
5- des choix qui obligent à prendre les responsabilités qu’on a fui
6- des sacrifices quand ils sont la seule manière de respecter ses convictions
7- les fins heureuses
8- des histoires positives
9- des histoires entraînantes
10- des histoires à mystère
11- les héros torturés
12- les femmes indépendantes
13- les émotions
14- des univers dans lesquels on plonge
15- des personnages qui s’opposent mais doivent trouver des compromis pour s’allier
16- des intrigues politiques
17- des choix entre le devoir et les sentiments personnels
18- de la manipulation par les gentils
19- le danger que le personnage soit découvert alors qu’il est en territoire ennemi
20- les personnages qui ont la classe
C'est amusant, cette étape-là à titre personnel, je l'ai sautée car elle ne m'intéressait pas. ^^
RépondreSupprimerC'est chouette qu'elle t'ait aidée et que ça te permette de débloquer des choses qui coinçaient.
L'anatomie est un ouvrage intéressant, après c'est clair que j'estime qu'il faut y prendre ce qu'on veut, il y a un moment où ça devient trop technique, trop détaillé, ou pour ma part je décroche au niveau phase de création parce que justement, j'estime qu'on y perd de vue la partie émotionnelle... par contre je pense m'en servir d'un point de vue analytique, quand il faut se détacher du travail pour visualiser de façon pragmatique ce qui fonctionne/ne fonctionne pas.
Ce n'est pas simple de jongler ainsi.
Je pense que c'est une étape qui peut être particulièrement utile à ceux qui ont l'impression d'avoir perdu la vivacité de leur imagination. Personnellement, c'était mon cas, et c'était sans doute dû à plusieurs facteurs (pas assez de lectures, un petit effet pervers de la bêta-lecture et aussi de l'écriture de nouvelles, et un esprit un peu trop accaparé par ma thèse). Il y a quelques années, mon imagination était suffisamment foisonnante et cet exercice m'aurait sans doute été beaucoup moins utile. ;-)
RépondreSupprimerSinon, je suis comme toi par rapport au livre de Truby : il ne m'aidera pas si je n'ai pas déjà une idée assez poussée du roman que je veux écrire. Par contre, dès que je commence à bien sentir mes personnages et mon histoire, il va m'aider à peaufiner les choses, à les enrichir, à vérifier que je n'ai rien oublier d'important... avant même de commencer à écrire.
Il faut toujours, je pense, une étape sans contraintes où notre imagination vagabonde à sa guise. Et ensuite, on peut reprendre les rênes pour affiner et solidifier le travail. :)
J'ai fait cette étape aussi. Je la trouve très amusante. C'est aussi une manière de voir ce qui nous remue les tripes. Vraiment intéressant.
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