jeudi 21 mai 2015

Anthologie "Sur les ailes de l'Imaginaire"

C'est avec beaucoup de fierté que je vous présente une deuxième anthologie, dont j'ai assuré la direction :

L'Imaginaire est multiple !
 Il se décline au passé, au présent et au futur. Dans les étoiles comme dans nos campagnes, des steppes asiatiques jusqu’aux planètes étranges. Il vous mènera à la rencontre d’insectes géants, de grues immortelles, de chats quantiques, de vaisseaux-destin ou encore du fantôme d’un grand-père qui n’est pas le bon.
A travers dix nouvelles de fantasy, fantastique et science-fiction, envolez-vous sur les ailes de l’Imaginaire !

J'ai déjà parlé dans différents billets de la collection E-courts, que j'ai créée aux éditions Voy'el. Cette collection a pour but de publier en numérique des textes courts (nouvelles, novellas et séries), et je l'ai dirigée de sa création jusqu'à maintenant. J'ai décidé de passer la main (merci Manon et Tesha de prendre la relève !), mais il me tenait à coeur de regrouper en anthologie les dix nouvelles qui auront été publiées à l'unité durant ma direction.

Cette anthologie paraîtra dans quelques temps en numérique. Mais elle verra d'abord le jour en version papier, et son lancement se fera très prochainement, lors des Imaginales !
Si elle vous intéresse, sachez qu'elle ne sera disponible que lors des salons auxquels Voy'el participera, ainsi que sur la boutique en ligne de Voy'el. Elle ne sera pas disponible en librairie.

Voici son sommaire : 
- Au service des Insectes. 2, de Cindy Van Wilder 
- Les Vagues de Clamatlice, suivi de Saison de pluie sur Clamatlice. 3, de Vanessa Terral 3 
- Le Triomphe de l’Impératrice, de Cécile Duquenne. 3 
- L’envol du cygne jaune, de Olivier Boile. 3 
- Une octave de réalité, de Julien Pinson. 3 
- La chasse aux marqués, de Tesha Garisaki. 3 
- Un sacré coup de pouce, de Milora
- Lucy’s Liberty, de Célia Flaux. 3 
- Pour l’honneur des Mérina, d'Alex Evans. 3 
- Rémiges de cendre, de Julien Chatillon-Fauchez  3

samedi 2 mai 2015

L'assassin Royal, Deuxième Epoque 1

Auteur : Robin Hobb
Année d'édition : 2015
Edition : J'ai Lu
Nombre de pages : 1037
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 
Au début de ce troisième tome, quinze ans ont passé... Loin de la cour, et le cœur blessé, Fitz s'est retiré dans une chaumière isolée avec son unique et fidèle ami, le loup Oeil-de-nuit. Mais des visiteurs inattendus viennent le troubler dans cette retraite.
Umbre, son vieux mentor, Astérie, la ménestrelle et accessoirement sa maîtresse, et le fou. Tous trois le supplient de revenir à la citadelle de Castelcerf où règne Kettriken pendant la minorité de son fils. Ce dernier, le prince Devoir, a mystérieusement disparu. En acceptant de partir à sa recherche pour le ramener au château de ses aïeux, Fitz s'engage dans de nouvelles aventures. Car le prince a été envoûté par une secte qui poursuit de sombres visées sur le royaume et menace de déclencher une terrible guerre civile. A nouveau, le bâtard, déguisé sous les habits d'un valet, est donc conduit à servir, jusqu'au péril de sa vie, des princes auxquels l'attachent les liens du sang. Et, pour faire face aux menaces qui surgissent de toutes parts, il doit se démultiplier sans jamais pouvoir trouver le repos auquel ses années de service lui donneraient pourtant droit.


Je remercie le forum Mort Sûre et les éditions J'ai Lu pour ce partenariat.

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Fitz, Oeil-de-nuit et leurs compagnons !
J'oserai même dire que j'ai pris plus de plaisir sur le début et la fin de cette intégrale (pour des raisons différentes) que sur toute la première époque de l'Assassin Royal. Ce que j'ai vraiment apprécié dans cette intégrale ? Fitz est désormais adulte, il a eu le temps de se construire sa vie à lui, au calme, d'en profiter, et même d'élever un jeune garçon qu'il a recueilli, Heur. Et ça, ça change tout lorsqu'il repart à l'aventure. Dans le premier cycle je trouvais profondément injustes toutes les difficultés et tous les malheurs qui tombaient sur le jeune Fitz alors qu'il n'avait pas eu la possibilité d'avoir sa vie, de faire ses choix. Du début à la fin, il essayait désespérément de survivre alors que tous les évènements se liguaient pour le détruire. Dans ce deuxième cycle, la dynamique du personnage change profondément. Il est toujours lié par son sang et ses devoirs, mais il n'en est plus esclave. Il a construit sa vie, a eu droit à des années d'un bonheur certes imparfait, mais simple et tranquille. Et s'il voulait vraiment dire "non", il le pourrait sans que ça menace sa vie. Bien sûr, son destin est toujours difficile, jamais vraiment le sien. Mais la marge de manoeuvre qu'il acquiert, grâce à sa maturité et au respect que lui porte la reine Kettricken, donne à son personnage plus d'ampleur et de responsabilités je trouve.

Dans cette intégrale, on peut distinguer deux parties bien différentes à mes yeux. La première, qui constitue les deux tiers du livre (en fait le roman Fool's errand en anglais), a une intrigue bien plus pauvre que tous les autres tomes que j'ai pu lire jusqu'à présent de l'Assassin Royal. Un seul ennemi, pas de véritable complot politique ou de mystère à éclaircir, une action unique qui consiste à retrouver le prince Devoir et le ramener à Castelcerf, une fin facile. Cette partie serait très décevante si elle n'était pas largement rattrapée par un autre aspect : les liens entre les personnages. Dans l'Assassin Royal, les personnages sont toujours bien travail, avec des caractères intéressants et une histoire riche. Mais durant tout le premier cycle, à cause de sa fuite en avant perpétuelle, Fitz ne prend jamais vraiment le temps de connaître ses compagnons et de travailler ses relations avec eux. Pour la première fois, j'ai trouvé ici que la légèreté de l'intrigue offrait la place au développement de ses liens entre personnages, et les rendait d'autant plus attachants. Le Fou et Fitz se retrouvent après quinze ans sans se voir. Oeil-de-nuit se fait vieux, et on sent toute l'évolution qu'il y a eu dans sa relation avec Fitz en quinze ans. Ce trio a enfin le temps de se côtoyer, de travailler et d'avancer ensemble. Et sans que le danger soit directement pour eux. Il y a plus de douceur alors dans leurs relations.

Dans la deuxième partie, les intrigues politiques et les mystères reviennent sur le devant de la scène. Les liens entre les personnages n'ont plus le temps d'être travaillés, mais peu importe ! L'action s'accélère, les découvertes s'enchainent, soulevant toujours plus de questions. La situation se complexifie de page en page, pour notre plus grand plaisir ! A la fin de cette intégrale, qui n'est que la première sur deux pour la deuxième époque de l'Assassin Royal, on meurt d'envie de savoir la suite. Tous les mystères, toutes les questions que Robin Hobb y a placés me séduisent encore plus que le cycle de la première époque. A la fois car leur horizon s'étend désormais plus loin, mais aussi car à nouveau le danger ne pèse plus directement sur Fitz. Il n'en reste pas moins un élément central dans les intrigues qui se nouent autour de la cour, mais cette (quasi) absence de danger immédiat nous permet de vivre les évènements plus sereinement je trouve. Et du coup, de savourer d'autant mieux les mystères et les complots. Que cachent vraiment les outrîliens, et surtout leur narcheska ? (j'ai ma petite idée sur la question, je verrai bien si elle se révèle exacte...) Sur quoi va aboutir l'arrivée des ambassadeurs de Terrilville, et en quoi cela va-t-il chambouler les Six-Duchés ? Ce que j'adore dans cette deuxième partie de l'intégrale, c'est qu'elle nous promet qu'on va en apprendre plus sur toutes les magies qui régissent le monde de l'Assassin Royal. Et peut-être arrivera-t-on aussi à en savoir plus sur le Fou ?

En conclusion, voici une suite que je trouve totalement à la hauteur du premier cycle, voir meilleure encore ! Si vous vous êtes arrêtés à la fin du premier cycle, lisez-la !

Merry Gentry 9, Frisson de Lumière

Auteur : Laurell K. Hamilton
Année d'édition : 2015
Edition : J'ai Lu
Nombre de pages : 510
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 
« Depuis que la nouvelle de ma grossesse s'est répandue, tous les nobles de la Féerie se précipitent à ma cour dans l'espoir que je fasse des miracles pour vaincre leur stérilité. Pourtant, entre la recherche de subsides et l'arrivée imminente des jumeaux, j'ai comme qui dirait d'autres préoccupations. L'une d'elles porte le nom de Taranis : non content d'avoir abusé de moi, le Roi de la Lumière et de l'Illusion revendique haut et fort la paternité de l'un des enfants. Bien que je sois sûre qu'il se trompe, il va falloir que je trouve un moyen de l'empêcher de nuire. Définitivement. »


Je tiens à remercier le forum Mort Sûre et les éditions J'ai Lu pour cette découverte.

Je tiens avant tout à préciser que je n'avais lu aucun autre tome de Merry Gentry avant de me lancer dans celui-ci. Mon avis sur ce tome 9 sera donc d'un point de vue bien différent de quelqu'un qui aurait lu toute la série. Heureusement pour moi, les références aux tomes passés et les explications sur les évènements qui s'y sont déroulés sont nombreuses. Je n'ai donc guère eu de mal à me plonger dans l'univers de cette série.

Comme je l'espérais pour une série de bit-lit, Merry Gentry est une bonne lecture "popcorn" (pour reprendre le nom donné par une amie chroniqueuse). Comme le popcorn, cela se dévore facilement, ça fait passer un bon moment sans prise de tête.
Au début de ce tome 9, Merry accouche, et l'intrigue principale du roman va tourner autour de la protection de ses enfants et de leur intégration au monde de la féérie. Pour de la bit-lit, je m'attendais à beaucoup d'action et de rebondissements. Au final, ce n'est pas le cas dans Merry Gentry (en tout cas dans ce tome-ci). Il ne se passe en fait pas grand-chose durant ce tome 9, les choses avancent calmement. Mais la lecture n'en est pas pour autant ennuyeuse. La grande galerie de personnages, tous aussi intéressants les uns que les autres, y est pour beaucoup. J'ai trouvé l'univers féérique de Merry Gentry très bien construit, et c'est une des grandes richesses de ce roman. On a envie d'en apprendre plus sur tous les peuples, toutes les magies, toutes les règles qui régissent les deux cours de la féérie.

J'ai beaucoup aimé Merry. Elle est entourée d'hommes beaux, grands et forts, mais c'est elle qui reste aux commandes malgré son 1m50. C'est elle la princesse de féérie, et elle a vraiment un caractère de dirigeante. Toutefois, elle ne tombe pas non plus dans la caricature inverse de la femme forte qui n'accepte aucune aide. Elle sait reconnaître les moments où elle doit accepter la protection de ses compagnons, sans pour autant à ce moment-là devenir une petite princesse en détresse. Elle est juste consciente de ses limites.
J'ai aussi aimé détester sa tante, la reine des Unseelies. Puis finalement la trouver un peu plus sympathique qu'au premier abord (surtout en comparaison de son oncle le roi des Seelies, qui est lui véritablement fou).
Dans les compagnons de Merry, je crois que ma préférence va à Mistral (le plus ténébreux du lot dans ce tome 9).

Deux points m'ont un peu déçue :
- les scènes hot. Elles sont plutôt bien écrites, mais je n'ai pas du tout vu leur intérêt par rapport à l'intrigue de ce tome.
- la question centrale de tout ce tome : "qui sont les vrais pères de chaque enfant ?", ne trouve même pas de réponse avant la fin du tome. J'ai trouvé dommage que le tome ne soit pas construit autour d'un véritable arc narratif complet, et que cette porte ne soit pas refermée à la fin.

En conclusion, j'ai tout de même passé un très bon moment avec ce tome 9, malgré mon ignorance du reste de la série. De ce que j'ai pu en apercevoir, l'univers de Merry Gentry mérite qu'on le découvre, ne serait-ce que pour la richesse de son background, très bien construit !